24 août 2009
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19:16
J'emporte mon appareil photo au cinéma, un peu comme un touriste.... Est ce
que voyager doit signifier forcément faire la Chine, ou les parcs nationaux de l'Afrique du Sud? Par contre je peux vous assurer avoir réalisé un super voyage avec le film de Suleimann,
"Le temps qu'il reste".....Je l'ai vu il y a une semaine , et je suis encore dans le monde plein de poésie crée par le cinéaste acteur palestinien. C'est une histoire en quatre temps, du père
miltant combattant, du père responsable de famille, du fils jeune qui s'imprègne insensiblement du militantisme paternel, puis adulte à côté de ses parents vieillissants.Le film
évoque en même temps l'histoire d'Israël depuis 1948. Progressivement une vie routinière s'établit ,dans un environnement qui évolue doucement, mais toujours instable. Deux générations de
Palestiniens qui grandissent en Israël (israéliens palestiniens, ou palestiniens israéliens....on ne sait pas comment les désigner).
Un regard hyper original , agrémenté de scènes répétitives,voire évolutives comme celle représentée sur la photo , où le directeur d'école tance le fils pour qu'il apprenne à ne plus dire que les américains sont des colonialistes; à la leçon suivante,il devra apprendre à ne pas les qualifier d'impérialistes.....La répétition est largement utilisée , si le père est appelé régulièrement pour empêcher son voisin de s'immoler en craquant l' allumette alors qu'il s'est préalablement aspergé d'essence..... on le voit lui enfant , jeter son plat de lentilles au moins dix fois dans la poubelle entre la cuisine et la salle à manger......des images , des petites histoires qui viennent humaniser le tableau de la grande histoire . L'occupation d'Israël, la guerre urbaine,la volonté ou la nécessité de s'imposer ou de se défendre, selon le camp auquel on appartient , des défilés où on feint de montrer que les deux camps sont réconciliés, en coiffant une partie des soldats du régiment avec des turbans......mais aussi des scènes de vie, où le père pêcheur(à la ligne) addicte, est interpellé régulièrement par la ronde de nuit, qui ne lui demande plus les papiers, mais "si ça mord" ....c'est léger.....c'est réaliste, à la "Tatie", grâce à l'absurde qui côtoie le réel.....les tâches ménagères sont filmées à la manière d'un chorégraphe et on assiste à un ballet de balais . Quant à la première séquence,elle nous plonge dans une situation volontairement inextricable,où le chauffeur de taxi censé déposer son client au centre de Tel Aviv (c'est l'acteur cinéaste qui est calé au fond du taxi et à peine reconnaissable) .Ils se retrouvent sous une pluie diluvienne, à chercher l'adresse demandée... une mise en scène pour bien illustrer les inquiétudes de notre auteur , témoin impuissant,perdu....quasiment englouti sous les trombes d'eau. A nous d'y transposer ses visions, ses allusions traitées souvent par la dérision.Cela fait partie des moteurs de ce film.
Une autre scène superbe, où un jeune accroché à son mobile, virevolte et se passionne dans sa conversation ,sans réaliser qu' un canon d'un char énorme le suit dans ses déambulations ...insouciance, banalisation, ironie.Si d'un côté la vie continue, de l'autre elle a du mal à se prendre au sérieux..... on est loin de l'image de l'étudiant qui avait arrêté la progression du char place TIen Amen......
A la fin on retrouve notre héros, vieilli, abasourdi devant un défilé de paumés qui se croisent, plutôt agressifs entre eux, tous dans le même accoutrement, certains jugeraient qu'ils sont à la mode, jeans trop grands,casquettes rivées sur le crâne, Tshirt Adidas, démarche trainante,écouteurs collés aux oreilles, palestinien? israélien? on ne sait plus,une chose est sûre la mondialisation est passée par là......
Un regard hyper original , agrémenté de scènes répétitives,voire évolutives comme celle représentée sur la photo , où le directeur d'école tance le fils pour qu'il apprenne à ne plus dire que les américains sont des colonialistes; à la leçon suivante,il devra apprendre à ne pas les qualifier d'impérialistes.....La répétition est largement utilisée , si le père est appelé régulièrement pour empêcher son voisin de s'immoler en craquant l' allumette alors qu'il s'est préalablement aspergé d'essence..... on le voit lui enfant , jeter son plat de lentilles au moins dix fois dans la poubelle entre la cuisine et la salle à manger......des images , des petites histoires qui viennent humaniser le tableau de la grande histoire . L'occupation d'Israël, la guerre urbaine,la volonté ou la nécessité de s'imposer ou de se défendre, selon le camp auquel on appartient , des défilés où on feint de montrer que les deux camps sont réconciliés, en coiffant une partie des soldats du régiment avec des turbans......mais aussi des scènes de vie, où le père pêcheur(à la ligne) addicte, est interpellé régulièrement par la ronde de nuit, qui ne lui demande plus les papiers, mais "si ça mord" ....c'est léger.....c'est réaliste, à la "Tatie", grâce à l'absurde qui côtoie le réel.....les tâches ménagères sont filmées à la manière d'un chorégraphe et on assiste à un ballet de balais . Quant à la première séquence,elle nous plonge dans une situation volontairement inextricable,où le chauffeur de taxi censé déposer son client au centre de Tel Aviv (c'est l'acteur cinéaste qui est calé au fond du taxi et à peine reconnaissable) .Ils se retrouvent sous une pluie diluvienne, à chercher l'adresse demandée... une mise en scène pour bien illustrer les inquiétudes de notre auteur , témoin impuissant,perdu....quasiment englouti sous les trombes d'eau. A nous d'y transposer ses visions, ses allusions traitées souvent par la dérision.Cela fait partie des moteurs de ce film.
Une autre scène superbe, où un jeune accroché à son mobile, virevolte et se passionne dans sa conversation ,sans réaliser qu' un canon d'un char énorme le suit dans ses déambulations ...insouciance, banalisation, ironie.Si d'un côté la vie continue, de l'autre elle a du mal à se prendre au sérieux..... on est loin de l'image de l'étudiant qui avait arrêté la progression du char place TIen Amen......
A la fin on retrouve notre héros, vieilli, abasourdi devant un défilé de paumés qui se croisent, plutôt agressifs entre eux, tous dans le même accoutrement, certains jugeraient qu'ils sont à la mode, jeans trop grands,casquettes rivées sur le crâne, Tshirt Adidas, démarche trainante,écouteurs collés aux oreilles, palestinien? israélien? on ne sait plus,une chose est sûre la mondialisation est passée par là......