Même si l'évaluation par les Chefs d'établissement est contestable, je pense ne pas être le seul à penser que l'organisation de l'école doit être remise en question en profondeur.
des axes de réflexion:
Faire fonctionner la communauté éducative, avec une meilleure collaboration des différents intervenants, pour contrecarrer l'individualisme.
Mettre l'accent sur la formation aux compétences fondamentales à acquérir.
Supprimer le Bac , et porter toute l'énergie sur l'orientation, afin qu'elle soit librement consentie et adaptée aux compétences de l'étudiant.
Supprimer la cassure entre les filières "nobles" et l' enseignement technique; à terme cela pourrait supprimer la constante macabre
S'interroger sur l'absentéisme croissant des élèves et y remédier
Supprimer les moyennes......qui aboutissent à des notes au 1/100. On sait faire où on ne sait pas....et généraliser l'autoévaluation.
Faire en sorte que notre système éducatif, redevenu système de reproduction soit à nouveau un système d'épanouissement pour chaque élève.
Évaluation du projet d'établissement par les acteurs, tous les ans, pour aboutir à un système de remédiation, qui remplacerait le redoublement
Établir une relation renforcée avec les établissements d'où viennent les élèves et avec ceux où ils seront orientés
Suivi des élèves à mettre en place , après leur départ de l'établissement.Savoir ce qu'ils sont devenus pourrait mettre fin aux présupposés trompeurs.
Limiter la présence d'un prof dans un même établissement (5 à 7 ans?)
Élire parmi l'équipe d'enseignants le chef d'établissement pour 3 ans........
Systématiser l'inspection collective et remplacer l'inspection individuelle par une Formation continue renforcée et régulière........
S'enrichir davantage de l'expérience acquise par les enseignants qui partent en "jubilacione".
Systématiser les contacts avec les centres sociaux, les centres culturels, les clubs sportifs, les associations dans la zone de l'établissemente
Faire de l'école un lieu de vie , créatif, d'animation et d'échanges. Ouverture 7j sur 7, 365j par an???
Depuis 2006, démarrage du blog, il y a eu 61 articles que vous pouvez consulter dans la catégorie "éducation".
un témoignage d'une prof d'anglais dans un collège difficile
http://www.liberation.fr/vous/01012377952-une-odeur-de-brule-envahit-la-salle-de-cours
Ça existe. Une émission qu'il faut absolument regarder.
http://www.pluzz.fr/mission-service-public-.html
et que je vous invite à commenter.
Ils se rencontrent, ils confrontent leurs expériences, ils n'hésitent pas à se filmer (autoconfrontation) pour mieux analyser leurs méthodes.Ils sont conscients qu'il ne faut pas tomber dans la compassion, quand l'élève ne sait pas faire, mais plutôt s'interroger pourquoi, pour lui proposer des remédiations, autre que le redoublement. Des profs qui aiment ce qu'ils font, qu'on aimerait entendre davantage.
On perçoit le système plané au dessus d'eux,avec ses principes encore indéboulonnables, le programme, la notation.....la gestion des effectifs.La terminale scientifique, voie royale reste plus que jamais la plus enviée par les élèves, la voie professionnelle est percue quant à elle, comme voie de garage.... On rencontre aussi les élèves qui sont toujours en retard , et qui grossiront tôt ou tard la constante macabre, en migrant d'établissement en établissement.
Les conférences TED (Technologie, Entertainment, Design) proposent des conférences haut de gamme aux USA, depuis 25 ans, avec le souci d'être accessible à tous. La formule «TED» est désormais un label, avec des événements organisés dans le monde entier – sous le nom TEDx. C'est le cas à Paris où l'association Des idées pour changer le monde a pris en charge l'événement, dont Libération est partenaire.
Un conseil de discipline en 2010......de quoi s'interroger sur un monde qui a changé......une école qui ne sait plus faire.... une violence qui se banalise ? ?
10%.....PAE......PACTE.......PROJET PÉDAGOGIQUE......VOYAGES PÉDAGOGIQUES.....DÉGRAISSAGE DU MAMMOUTH (MODULES........TRAVAIL INDIVIDUALISÉ......)... TPE......CONSEILLER PÉDAGOGIQUE AUPRÈS DU CHEF D'ÉTABLISSEMENT.........ça vous rappelle quelquechose?
ce sont toutes les innovations qui tentaient de donner un peu d'oxygène à l'Institution, où nous étions directement sollicités........on se souvient des résistances, administtatives, syndicales.......et.......le résultat est là: si la population scolaire a changé, l'école n'a fait que régresser.
Trop de liberté ou pas assez d'autonomie?
après la grève et après!!!! , Il s'agit de dénoncer le contexte ultralibéral dans lequel l'école de demain ne doit pas s'inscrire...... L'école et ses acteurs devront inventer pour ne plus être un système de reproduction, et jouer son rôle émancipateur.
envoi de Fred
Christian Laval est agrégé de sciences sociales, chercheur à l’Université Paris Ouest, membre fondateur de l’Institut Polanyi et chercheur associé à l’Institut de recherches de la Fédération
syndicale unitaire. Ses travaux portent sur deux grands domaines, l’histoire de la sociologie et de la philosophie, et l’étude des transformations des systèmes éducatifs et des politiques
scolaires. Il a publié de nombreux articles et ouvrages, dont L’école n’est pas une entreprise (La Découverte/Poches, 2004) et, avec Isabelle Bruno et Pïerre Clément, La grande mutation,
Néolibéralisme et éducation en Europe (Syllepse, 2010).
Que voulez vous dire quand vous avancez que " l’école devient un grand marché " ?
L’école reste encore en France une grande affaire publique par son organisation et son financement. On en connaît les réalisations de grande ampleur en termes de scolarisation des jeunes et de
diffusion culturelle mais on connaît aussi les critiques traditionnelles qu’on lui porte: inégalités persistantes, bureaucratie, hiérarchie pesante, classes chargées, dégradation des rapports
entre professeurs et élèves, et j’en passe. Mais l’école change, et ce qu’elle devient mérite attention. Un certain nombre d’évolutions sont en train de modifier profondément le fonctionnement et
les finalités de l’école, et pas nécessairement en mieux.
C’est d’abord l’essor à tous les niveaux d’une logique de concurrence entre établissements non plus seulement entre public et privé mais à l’intérieur même du service public. Les causes sont
diverses : du point de vue sociologique, les familles, dans un contexte de chômage, de précarité, d’inégalités économiques et culturelles accrues, mais aussi de xénophobie, de course à la
performance, luttent avec les différents moyens qu’elles ont pour placer leurs enfants dans les établissements qu’elles jugent les meilleurs ou, au moins, les plus " protégés " socialement. Ces
comportements ont été favorisés par les politiques d’inspiration néolibérale qui font de la concurrence le moteur exclusif de l’efficacité. Selon ces dernières, le " libre choix " devrait réguler
l’école et l’université comme n’importe quel marché de services commerciaux. Et si l’école doit fonctionner dans un marché, il paraît alors logique qu’elle cherche à imiter les entreprises du
secteur concurrentiel. Par touches successives, c’est une telle mutation que l’on observe........
Est-ce cela que l’on appelle la " marchandisation de l’éducation " ?
La marchandisation, au sens strict, c’est la vente d’un service éducatif à des élèves considérés comme des clients. C’est une tendance très forte en Europe et dans le monde. qui vient se greffer
sur la mise en concurrence dont je parlais à l’instant. L’enseignement supérieur un peu partout fait appel à un financement privé plus élevé qui pèse sur les familles et les étudiants, avec des
conséquences évidemment variées en fonction des milieux sociaux. Cette tendance est d’ailleurs encouragée par la politique éducative européenne. La " marchandisation " de l’éducation ne s’arrête
pas là. On observe aussi l’essor de véritables industries du soutien scolaire bénéficiant d’importantes aides fiscales, sans parler des stratégies marketing pour pénétrer le milieu scolaire ou
les multiples " produits " parascolaires qui inondent le marché. Le marché scolaire c’est l’exploitation de l’angoisse des familles autour de l’échec et de la réussite scolaire, véritable fait de
société.
C’est enfin la subordination de plus en plus perceptible des systèmes éducatifs au marché du travail. Le discours officiel délaisse le vieil idéal humaniste de l’homme complet qui a eu un effet
structurant très important dans l’histoire pour se centrer sur les seules " compétences " qui ont une utilité professionnelle. L’angoisse pour l’emploi, la pression intense des milieux
économiques et politiques pour que l’école soit au service des besoins immédiats des entreprises, tout pousse à ce que l’élève soit surtout considéré comme la " ressource humaine " qui devra
bientôt " se vendre ". Derrière ces évolutions de l’école, on devine peut-être que c’est l’homme qui devient de plus en plus une marchandise.
Sommes-nous tous touchés par ces tendances que vous analysez et que vous voulez soumettre au débat public dans vos conférences et dans vos livres ?
Tout le monde est concerné par l’école, les élèves, les étudiants, les professionnels de l’enseignement bien sûr, mais aussi les parents, et tous les citoyens. L’école n’est pas en dehors de la
société. Plus qu’un reflet, elle est l’une de ses expressions, l’un de ses visages. Elle est aussi et surtout la matrice de la société qui advient. Se demander ce que doit être l’école c’est se
demander quelle société l’on souhaite. C’est pourquoi vouloir changer l’école est parfaitement légitime, comme vouloir changer la société, les deux allant d’ailleurs ensemble Mais il y a réforme
et réforme et il y a des réformes qui améliorent et d’autres qui aggravent.
Comme on le dit parfois un peu pompeusement, avec l’école, il s’agit bien d’un " choix de société " ou d’une " politique de civilisation ". Il en va de la connaissance et de l’éducation comme il
en va de l’environnement. Voulons-nous cultiver, partager et préserver un bien commun au delà de l’intérêt individuel et de la concurrence de tous contre tous ? Ou bien délaisserons-nous toutes
ces richesses communes, ces conditions naturelles et culturelles de la vie, et, faut-il ajouter, d’une vie vraiment humaine, pour s’abandonner à la logique exclusive de l’accumulation de
richesses privées ? Tel est pour moi l’enjeu le plus crucial, le plus profond du débat sur l’école.