Quand la pub s'insère dans tous les interstices
Quand la pub s'insère dans tous les interstices
Il y
croit
Il doute
C'est fini.....
Un personnage, énigmatique, qui au travers de petites fissures nous laisse entrevoir un homme fragile. La voiture est son monde, il sait parfaitement comment elle marche, il la conduit comme un as, elle est sa raison de vivre .....
Chauffeur hors pair il partage sa longue journée entre les malfrats qui le connaissent comme un expert de la fuite en 5 minutes chrono ,cascadeur occasionnel pour des films ,et mécano à ses heures perdues dans un garage.Un bagnolophile.
Visage impassible d'où se dégage un charme mystérieux. Son uniforme de conducteur, qui ne peut se passer de gants pour conduire, et un blouson avec un énorme scorpion....un signe???
Sa compétence de driver ne cesse de nous éblouir au fil des séquences. Des vues plongeantes sur Los Angeles pour mieux suivre les poursuites qui nous laissent cois; le tout dans une ambiance musicale envoûtante. Des silences, des lenteurs nous aident à reprendre notre souffle.
Il échappe à une police hyper équipée; hélico,brigades de voitures, rien n'arrive à le stopper. sa liaison avec la fréquence police l'aide à 'anticiper avec son bolide.....On est scotché quand il échappe aux projecteurs de l'hélico qui balaient tous les coins et recoins du centre ville...il s'arrête au lieu de s'enfuir.
Une deuxième partie,où il rencontre sa voisine, dont il tombe amoureux,mais à sa manière à savoir emplie de retenue et de respect qui contraste avec la violence qu'il peut déployer contre ses ennemis. Une fragilité qui détonne, il n'hésite pas à aider le mari de celle qu'il aime; ex taulard, qu'il conduira pour réaliser son ultime casse pour rembourser la mafia.Violent, hyperviolent il se dévoile : il descend un à un ces maffieux menaçants pour finalement quitter seul, avec sa voiture ce monde devenu insupportable en abandonnant tous les dollards récemment volés qui ne sont incontestablement pas sa tasse de thé....
Le film "Et maintenant on va où?" se déroule dans un village libanais et raconte les tensions continuels entre la communauté chrétienne et la communauté musulmane.Les plus virulents sont toujours prêts à exploiter le moindre incident. Les modérateurs impuissants devant la ferveur développée par les plus extrémistes finissent par s'essouffler. Les solutions à apporter, ne sont pas évidentes quand la différence d'appartenance remonte à la nuit des temps: on pourrait s'attendre à ce qu'une partie prenne le dessus, et surprise....... le film
ouvre une nouvelle voie, à la fois pleine d'humour, et totalement inattendue.
Autour des quelques excités incontrôlables, toujours prêts à entrer en querelle ,les femmes des deux communautés , lasses de ces accrochages constants, décident d' influer sur le cours des choses .
Le choix de non comédiens ajoute une fraîcheur incontestable à ce film.
On pleure de rire quand les femmes cuisinent des gateaux euphorisants......le plaisir est redoublé quand elles s'échangent leurs tenues...
UN FILM DÉSOPILANT, un grand moment de plaisir....
L'histoire est simple: réunion du conclave pour élire le nouveau pape; fastuosité des lieux, coutumes ancestrales, monde masculin, gardes suisses, une géroncratie à l'oeuvre, une diversité raciale respectée, dans la représentation, mais pas en nombre, pendant que la foule a les yeux rivés sur la cheminée qui domine la fameuse place ST Pierre.
Nanni Moretti, réalisteur et acteur n'est pas croyant, mais il se défend d'avoir réalisé un film antireligieux.
La problématique est simple: la délégation divine est remise en cause. On pourrait croire que le pape choisi par les cardinaux est forcémment un élu de Dieu pourvu d'une énergie hors du commun.
Moretti se lance dans une autre voie, et met en avant les doutes légitimes du nouveau pape. La dimension humaine reprend ses droits.....Pas de messages transcendantaux transmis par les forces divines.
Un homme simple, interprété de façon remarquable par Michel Picolli, , reclut dans ses appartements après son élection , qui réfléchit, s'interroge, et refuse au dernier moment de se présenter devant la foule venue des 4 coins de la terre, prête à l'acclamer .
Des images somptueuses illustrent toute la première partie, des mouvements collectifs pour souligner la cohésion et la discipline, une caméra placée en enfilade, audessus, latéralement accompagne les évêques tous de rouge vêtu,cadrés par les gardes suisses harnachés de façon superfétatoire ; traditions surprenantes...mais esthétiquement belles.
Le réalisateur met en avant la fragilité de l'homme, en l'occurence le pape, malgré un pouvoir délégué moral IMMENSE subitement réduit à néant.
Le propos est intéressant dans la mesure où il n'est pas là pour dénoncer, ou exprimer une opinion anticléricale primaire.
Une séquence extraordinaire, avec la séance de psychanalyse en présence des cardinaux, déstabilise quelque peu un profreudien réputé, interprété par Moretti, qui revendique sans succès plus d'intimité dans la consultation....
Si le pape se sauve, on le suit à la découverte de la vraie vie .....qu'il a quitté depuis des lustres.Nous découvrons un personnage qui aurait pu être comédien, capable de déclamer sans hésiter la Mouette de Tchekov . Et pendant ce temps on laisse croire aux cardinaux que le pape est toujours dans ses appartements à réfléchir, pendant que le psychanalyste chargé de faire patienter les cardinaux s'est converti en prof de volley, et non pas de hand ball Mr le critique des Inrocks.
Un film à voir absolument
Le zen dans l'art chevaleresque du canoë freestyle